Infolettre n° 3: Pétrole offshore vives inquiétudes dans le Sine Saloum
Infolettre n° 3 (octobre 2021)
Pétrole offshore de Sangomar : de vives inquiétudes dans le Sine Saloum
L’exploitation future du pétrole suscite de grandes inquiétudes chez les populations des îles du delta du Sine Saloum, directement concernées par la découverte des gisements d’hydrocarbures à moins de 100 km de leur territoire. La mer, parmi les plus poissonneuses au monde, est vitale.
Ici, et sur tout le littoral du Sénégal, de la Gambie… Les ravages causés sur les écosystèmes marins et terrestres par l’exploitation pétrolière sont redoutés. Les conséquences pour les pêcheurs aussi : réduction du périmètre de pêche, augmentation du trafic des bateaux venant s’approvisionner dans la zone, avec risques de pollution, et donc perte de l’activité.
Les 23 puits du champs de Sangomar sont localisés là où se reproduisent les poissons.
23 puits à moins de 100 km des côtes sénégalaises
Les réservoirs de pétrole et de gaz sont enfouis sous une profondeur de 2 km et s’étendent sur une superficie de 400 km2. Le forage des 23 puits, qui constituent la première phase, sera achevé dans trois ans. Ils seront interconnectés par des canaux transportant les hydrocarbures jusqu’à un navire de production/stockage pour approvisionner les navires.
Production attendue : 100 000 barils par jour. L’exploitation devrait durer vingt ans… Les côtes du Sénégal, exposées aux marées et à la houle d’ouest, sont à quelque 90 km.
Patrimoine mondial de l’Humanité
Le delta du Sine Saloum est l’une des plus grandes zones humides d’Afrique de l’Ouest. Son rôle est majeur pour le repos, la reproduction et la croissance de nombreuses espèces animales, hivernantes et migratrices. Il bénéficie de plusieurs mesures de protection : réserve mondiale de la biosphère, réserves naturelles communautaires, Zone humide d’Importance Internationale, forêts classées, aires marines protégées et parc national. Le parc national du delta du Saloum, créé en 1976 et d’une superficie de 76 000 hectares, a été inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco en 2011.